Usage thérapeutique de l'oxyde de zinc : dernière ligne droite !

25 juin 2020

Depuis plusieurs années, des niveaux élevés d'oxyde de zinc sont employés dans l’aliment pour prévenir la diarrhée de sevrage des porcelets. En raison notamment d’une meilleure évaluation de l'écotoxicité du zinc, la Commission européenne a décidé voici trois ans d'en interdire l'usage à des concentrations thérapeutiques pour le 26/06/2022.

Il est clair que les métaux lourds sont dans le collimateur de l'UE depuis un certain temps déjà. Ainsi, l'année dernière, la réduction de la teneur en cuivre dans les aliments pour porcs a été exécutée. La réduction du cuivre, combinée à une stratégie de sécurisation digestive bien pensée, s'est déroulée sans problème dans la plupart des cas. Cependant, il en ira vraisemblablement autrement pour l'oxyde de zinc : d’une part, il s'agit d'une réduction d’un ordre de grandeur plus important pour le zinc que pour le cuivre, et d’autre part, l’usage de zinc thérapeutique en prévention des diarrhées de sevrage est largement plus efficace et démontré que ne pouvaient l’être les anciens taux de cuivre.

Chez Nuscience, nous nous sommes engagés de longue date à réduire les agents antimicrobiens dans l'élevage grâce à des produits efficaces et à des concepts innovants. Parmi les exemples, citons les mélanges spécifiques brevetés d'acides gras à chaîne moyenne tels que l’Aromabi(otic) ou le C-Vita. En ce qui concerne le remplacement de l'oxyde de zinc, nous sommes convaincus qu'une approche large prenant en compte les facteurs environnementaux dans l'élevage, une bonne préparation du porcelet au sevrage, des ajustements dans la formulation de l’aliment ainsi qu'une combinaison d’additifs efficaces sont autant de facteurs essentiels pour réussir. Dès EuroTier 2018, nous avons lancé le programme complet « Aim For Zero » qui comprend une approche globale de la gestion, de la nutrition et de la santé animale. Aujourd'hui, environ un an et demi après le lancement officiel, le concept a continué de mûrir et les nombreux retours positifs sur le terrain tant en Belgique qu’à l'étranger prouvent bien que le sevrage sans oxyde de zinc et sans antibiotiques n’est pas une utopie. 

Une gestion rigoureuse de la maternité est payante

La maternité est véritablement le moteur d'une exploitation saine et rentable et constitue également le début du programme « Aim For Zero ». Les truies modernes ont souvent des porcelets plus nombreux, mais en contrepartie, ces porcelets sont plus légers et disposent d’un moindre accès au colostrum et au lait, ce qui rend leur développement intestinal et immunitaire moins efficace. Pourtant, un intestin et un microbiote bien développés sont essentiels à la réussite du sevrage. Cela apparaît certainement clairement lorsque nous examinons la relative facilité avec laquelle des porcelets de 26 jours sont sevrés, par rapport aux porcelets sevrés plus précocement. Fournir, dès la naissance des porcelets, des appâts et préstarters savoureux contribuera donc à un sevrage en douceur. En effet, ils permettent de préparer l'intestin des porcelets pour qu’il soit capable d'assimiler au mieux les nutriments, y compris ceux issus des matières premières végétales qui composent les aliments de sevrage. D’autre part, cette préparation stabilise le microbiote qui devient plus à même de tolérer les transitions alimentaires futures. L'an dernier, Nuscience a lancé le concept START+ afin d’accélérer le développement intestinal et favoriser l’installation d’une flore intestinale saine. Ce concept, basé sur l'action des composants prébiotiques du colostrum et du lait de la truie, permet de développer l'intestin de manière saine et portera donc plus que jamais ses fruits dans un élevage sans oxyde de zinc et sans antibiotiques.

La sécurité avant tout

Maintenir les porcelets en bonne santé est l'objectif des 14 premiers jours suivant le sevrage et c'est exactement ce sur quoi le programme « Aim for Zero » se focalise dès le début. Quelle est la génétique en place, quel est le statut sanitaire de l’élevage, quel système d’alimentation, quelle est la qualité de l'eau de boisson, quelles sont les conditions d’ambiance, comment s'occupe-t-on des porcelets après le sevrage, et comment pouvons-nous, dans ces conditions, lisser les facteurs de stress inhérents au sevrage avec nos aliments ? Il est important de considérer les choses dans leur ensemble ! Bien plus que la simple suppression des colibacilles, il s'agit de soutenir une flore intestinale saine, de stimuler la digestion des protéines et de maintenir l’intégrité de la barrière intestinale. Grâce à l'utilisation de certaines fibres et acides spécifiques, à la sélection de protéines facilement digestibles, grâce à la prise en compte du pouvoir tampon de l’aliment, à l'utilisation de sources d'énergie bénéfiques pour la flore et les villosités intestinales, il est possible de maintenir l'intestin en bonne santé sans ajouter d'oxyde de zinc.

Nous réfléchissons avec vous !

Beaucoup d'entre vous ont déjà pu constater ces derniers mois et années comment nous réfléchissons avec vous et vos clients à des solutions efficaces et économiques pour relever le défi de la démédication. À quelques mois de l'échéance pour l’usage d’oxyde de zinc thérapeutique, nous aimerions vous inviter à vous asseoir autour de la table et examiner quelles corrections apporter afin d'entrer avec succès dans une ère sans oxyde de zinc.

Ecrit par Bart Matton

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START+

Faire face à l'augmentation du nombre de porcelets par truie nécessite une stratégie nutritionnelle spécifique immédiatement après la naissance. A cause de la taille de portée élevée, les porcelets ont un poids de naissance plus bas, sont moins matures et reçoivent moins de colostrum et de lait. Les chercheurs de Nuscience ont développé le concept START+ pour faire face à ces défis. 

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